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Notre interview de Masashi Hamauzu et Mina
Final Fantasy Dream>le 07/12/2012 à 19h23 par Edela
Dimanche dernier à l'occasion du Toulouse Game Show, l'équipe de FFDream a eu le privilège de pouvoir interviewer Masashi Hamauzu (compositeur des musiques de FFXIII, XIII-2 ou bien encore de Romancing SaGa), ainsi que Mina, chanteuse du groupe Imeruat qui vient d'achever sa tournée en France. Nous avons profité de l'occasion pour les interroger plus en détails sur Imeruat, ce groupe profondément ancré dans la culture aïnoue, ainsi que sur les projets et le parcours de Monsieur Hamauzu. Sans plus tarder, passons à l'interview !



Edela : Mina, Masashi Hamauzu, merci beaucoup de nous avoir accordé cette interview pour Final Fantasy Dream. Nous sommes très heureux de pouvoir avoir cette conversation avec vous.
C.Bahamut : Nous allons commencer avec les questions. Tout d'abord, comment vous êtes vous rencontrés, Mina et Masashi Hamauzu ? Comment en êtes-vous venus à créer Imeruat ?


Mina : Nous nous sommes rencontrés durant l’exposition d’un ami aïnou qui est artiste graveur, et qui s’est avéré être aussi un ami de Monsieur Hamauzu. A l’époque, j’étais leader d’un groupe aïnou pour lequel Monsieur Hamauzu a bien voulu me donner plusieurs conseils en tant que compositeur. La discussion a continué longuement, nous avons beaucoup échangé et M. Hamauzu a même fini par composer certaines pistes pour mon groupe de l’époque. C’est de là qu’a pu commencer le projet Imeruat.

Edela : Mina a des origines aïnoues c’est bien ça ?

Mina : Oui tout à fait. Mon père était aïnou et ma mère était quelqu’un qui a beaucoup étudié et fait des recherches sur les minorités ethniques au Japon, notamment les Aïnous.

Edela : Dans ce cas Hamauzu-san, d’où vous vient cet intérêt pour la culture aïnoue ?

Hamauzu : Depuis l’époque où j’étais à l’université, je m’intéresse beaucoup aux minorités ethniques, notamment au Japon. C’est quelque chose qui m’a toujours tenu à cœur : je m’intéressais à tout ce qui n’était pas mis en lumière. C’est quelque chose que je n’ai pas pu mettre en avant pendant un certain temps mais aujourd’hui, à travers le groupe Imeruat, je peux enfin m’exprimer à ma façon. La rencontre avec Mina m’a permis de mettre en lumière ce côté qui m’a toujours passionné mais que je n’ai pas pu utiliser jusqu’à maintenant.

C.Bahamut : Vous nous avez expliqué les circonstances de la rencontre avec Mina. Concrètement, quand vous êtes-vous dit que vous alliez créer Imeruat ?

Hamauzu : Nous avons beaucoup discuté avec Mina. D’un point de vue musical tout d'abord, car j’ai commencé à lui donner mon avis en tant que compositeur dans son premier groupe. Nous étions vraiment sur la même longueur d’onde dans l’idée où l’existence même du peuple aïnou ne devait pas être considérée comme quelque chose de spécial, mais plutôt comme quelque chose de tout à fait naturel dans le paysage japonais. Pour nous, ça ne devait pas être une culture ou un peuple "musée" qui existe depuis des millénaires et qu’on regarde comme une bête sauvage. L’idée la plus importante pour nous c’était que l’histoire et la culture du peuple aïnou soient tout simplement naturels, que les Aïnous existent en tant que gens qui vivent au 21e siècle. C’est donc à partir de ces idées là que nous nous sommes dit que ce serait vraiment un grand défi d’arriver à mettre ça sous la forme d’un groupe musical…c’est comme ça que l’on a démarré Imeruat.

Mina : En réalité, avant de commencer Imeruat, j’avais déjà collaboré avec M. Hamauzu sur Final Fantasy XIII dans lequel je chantais ou alors j’utilisais l’instrument traditionnel -le mukkuri- dans certaines pistes que vous pouvez entendre dans la bande originale. Au début, nous nous étions dit que M. Hamauzu allait produire ma musique, mais finalement nous nous sommes rendus compte que ce n’était pas la forme la plus adéquate pour le projet que nous avions. Comme nous avions tous les deux le même but, à savoir faire connaître la culture aïnoue de façon naturelle, nous nous sommes dit que Imeruat était la meilleure forme pour exprimer ce but là.

Edela : Concernant l’album Black Ocean, sur quelle piste avez-vous pris le plus de plaisir, pour vous Hamauzu-san, à composer, et pour vous Mina, à chanter ?

Hamauzu : Fonder le projet Imeruat, c’était avant tout un moyen de me faire plaisir et de pouvoir composer ce que je voulais faire. Quand on compose pour le jeu vidéo, il y a souvent des contraintes : il y a un scénario, des images à respecter… mais là, avec Imeruat, cela m’a permis d’exprimer la musique que je voulais exprimer et donc en partant de ce principe, je peux déjà dire que j’aime toutes mes musiques. Mais si je devais en citer une particulièrement, une que j’ai vraiment apprécié composer, ce serait la piste "Imeruat".

Mina : Pareil pour moi, c’est toujours très difficile de dire ma piste préférée mais je pense que la piste "Imeruat" évoque énormément de choses pour la simple et bonne raison que c’est la première piste qu’on a composé ensemble et que c’est aussi celle qui a donné le nom à notre groupe. Elle porte en cela une place toute particulière dans mon coeur.

C.Bahamut : Vous effectuez actuellement une tournée en France. Elle se termine d’ailleurs cet après-midi au Toulouse Game Show. Quel est votre ressenti par rapport à cette tournée ? Le public français a-t-il bien accueilli votre musique ?

Hamauzu : J’ai grandi en écoutant beaucoup de musiques européennes : du classique, des choses comme ça, et surtout la musique française qui est quand même une des plus avancées au monde. L’harmonie de la musique française était pour moi tout particulièrement importante lorsque j’ai grandi. Pouvoir finalement exprimer ma propre musique, dans ce pays qui est pour moi l’un des plus pointus dans la qualité musicale, c’est vraiment une grande fierté et c’est quelque chose qui me rend très heureux.

Mina : Chaque fois qu’on monte sur scène, on donne toujours le meilleur de nous même. S’il y avait une grande différence à citer entre les autres concerts que nous avons faits précédemment et ceux que nous avons fait en France, c’est qu'au Japon par exemple les spectateurs sont assez timides : ils n’osent pas crier ou applaudir vraiment fort ni mettre beaucoup d’énergie dans leurs réactions. En France c’est tout le contraire : les gens vont crier, vont vraiment nous encourager, et ça c’est quelque chose qui nous fait chaud au cœur et qui nous donne envie de continuer à faire de la musique. Pour toutes ces raisons là, c’est vraiment très fun de jouer en France. On pourrait même dire que les spectateurs participent activement au concert et à l’ambiance qu’ils créent sur scène, et c’est une expérience assez intéressante à vivre.

Edela : A partir de maintenant, nous allons plus nous consacrer à Final Fantasy. Cette question est pour M. Hamauzu : pourriez-vous nous dire comment vous en êtes arrivé à devenir compositeur principal des musiques de Final Fantasy ?

Hamauzu : Quand je suis entré chez Square, j’étais à la base un grand fan de RPG. Pour moi c’était vraiment la boîte idéale parce que je pouvais exprimer beaucoup de choses sur ces projets là. C’est une entreprise qui utilisait souvent des thèmes orchestraux, des musiques vraiment toutes particulières pour des thèmes de combat, des thèmes de boss…c’est quelque chose qui me touchait beaucoup et petit à petit ma carrière m’a fait débuter sur des projets comme Chocobo no fushigina dungeon, mais j’ai vite grandi dans l’entreprise et on m’a alors confié Final Fantasy. Ca a pu être parfois surprenant, mais finalement je m’y suis très vite fait. Il y a aussi sûrement un peu de chance dans tout cela.

C.Bahamut : Pour composer des musiques d’Imeruat, est-ce que vous vous inspirez des musiques de Final Fantasy, ou inversement ?

Hamauzu : Je n’ai pas particulièrement en tête l’un ou l’autre quand je compose pour Imeruat ou Final Fantasy, mais c’est vrai que de façon générale, cette espèce d’atmosphère qui flotte et qui me permet d’avoir de l’inspiration est toujours là, donc ce n’est pas étonnant que les deux s’influencent.

Edela : Sur quel jeu Square Enix avez-vous pris le plus de plaisir à composer ?

Hamauzu : De façon générale, pour moi les projets les plus fun sont ceux où je me sens vraiment entouré de toute l’équipe de développement, et où il y a une ambiance chaleureuse qui nous permet d’échanger et d’avoir une bonne ambiance de travail. Je pense que FFXIII a été l’un de ces projets puisqu’il y avait une grande équipe avec un directeur artistique et des producteurs qui étaient très compétents et très sympathiques et j’ai pris beaucoup de plaisir à travailler sur ce projet. Si je devais citer d’autres projets, je pense qu’on pourrait parler de Musashi Den 2 et également de Sigma Harmonics pour lesquels il y avait une bonne ambiance de travail, qui motive et qui donne envie de travailler.

C.Bahamut : Maintenant une question pour Mina : est-ce que vous jouez à Final Fantasy ? Et si oui, quel est l’épisode que vous avez préféré ?

Mina : De façon générale je ne joue pas beaucoup aux jeux vidéo ni aux Final Fantasy, mais puisque j’avais participé à la musique de FFXIII je m’y suis mis avec plaisir. Le XIII a été particulièrement critiqué pour son côté linéaire et le fait qu’on ne puisse pas vraiment être libre, mais en ce qui me concerne ça m’arrangeait beaucoup puisque c’était très simple. Et quand je suis arrivée à un moment donné de l’histoire où je me retrouvais complètement libre sur la carte, j’étais complètement perdue. C’est à partir de ce moment que j’ai arrêté de jouer car c’était trop compliqué pour moi.

C.Bahamut : Pour finir, est-ce que vous avez un petit mot pour nos lecteurs ? Quelque chose à ajouter ?

Mina : Imeruat c’est un projet où vous allez pouvoir retrouver tout l’univers de Masashi Hamauzu, notamment cette ambiance un peu particulière qu’il a su mettre en valeur à travers Final Fantasy, avec également d’autres choses nouvelles. Je pense sincèrement que tous ceux qui ont apprécié sa musique maintenant l’apprécierons d’avantage car c’est un monde toujours plus riche qu’on est en train d’essayer de créer. Ecoutez Imeruat et passez du bon temps avec cette musique !

Hamauzu : Je continue également à composer pour les univers de jeu vidéo ou pour les dessins animés et c’est toujours un plaisir, mais Imeruat a un sens particulier pour moi, puisque c’est la musique que j’ai toujours voulu créer et que je souhaite exprimer. C’est ça qui représente le mieux ma personnalité et ma personne, donc si vous aimez Imeruat, ça me ferait vraiment énormément plaisir. Merci à tous.

Edela : Merci beaucoup en tous cas de nous avoir accordé votre temps. Aligatô gozaimashita !


Un grand merci à Laurence, attachée de presse du Toulouse Game Show, ainsi qu'à Jonathan de Wayô Records pour nous avoir permis de réaliser cette interview. Et bien entendu, Merci à Mashashi Hamauzu et à Mina !


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4 commentaires
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Seven10/12/2012 à 07h16
Ooooh, j'ai enfin vu la tête de Hamauzu ( et accessoirement D'Edela :lol: ), l'homme qui a assassiné le thème des chocobo dans FF XIII... J'en garde une profonde rancoeur.
Edela07/12/2012 à 23h27
Tango's a écrit : Quel chance il a Masashi Hamauzu d'être interviewé par Edela :-D . Sympa comme Interview.


lol n'importe quoi ! ^^
C'est surtout Baha et moi qui avons eu de la chance !

Merci en tous cas !
Tango's07/12/2012 à 21h04
Quel chance il a Masashi Hamauzu d'être interviewé par Edela :-D . Sympa comme Interview.
Odin07/12/2012 à 19h39
Super interview ! Bravo :D

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