Chargé d'exécuter les ordres infâmes de son Roi, le Chevalier Noir Cecil décide délibérément de déroger à son devoir, mettant sa loyauté de côté, pour mettre un terme aux terribles desseins du régent. Incarnez Cecil et partez à la recherche des cristaux élémentaires sacrés accompagné d'un bataillon composé de 11 autres personnages. Vous devrez parcourir terres et mers, et même le ciel, pour explorer des villes et des châteaux, résoudre des énigmes et affronter les légions de monstres incroyablement agressifs. |
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Plate-forme : Rarement un jeu n'aura été décliné en autant de versions sur un même support que Final Fantasy IV. Vous avez donc le choix : soit le jeu en mode Hard, soit en mode Easy, soit en Easy censuré ! Qu'importe, le succès du jeu ne l'aura pas privé d'une certaine notoriété, qui l'a propulsé parmi les jeux les plus inoubliables toutes générations confondues. FF4 sur SNES reste une référence pour tous ceux qui veulent replonger dans le passé de la saga FF sans subir son ancienneté compromettante. |
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INTRODUCTION FINAL FANTASY IV Le peuple exilé s'envola pour la Planète Bleue, son hospitalité ravivant leur espoir d'une nouvelle patrie. Mais les habitants de la Terre furent en pleine évolution, ce qui conduisit la communauté à établir une seconde lune et y élire domicile jusqu'à l'éveil de l'homme pour une future cohabitation. Refusant de se soumettre à un sommeil aussi long, l'un des exilés songea à opter pour la colonisation de la planète Bleue, mais fut retenu avant de réaliser son projet. Un autre exilé reçut la permission de s'installer sur la Terre, il y apporta la sagesse et la connaissance de son peuple en projetant la création des aéronefs et en façonnant un passage occulte entre deux contrées de la planète Bleue. Il partagea également sa vie avec une femme et donna naissance à deux enfants. Aujourd'hui encore, son âme hante le Mont du Supplice, tandis que ses deux garçons se disputent du sort de l'univers... Le second ou le quatrième pas ? Voilà une excellente question et, mieux encore, à double sens. Premièrement, FF4 a marqué un nouveau tournant dans la série, il fut le premier volume à débarquer sur la Super Famicom (SNES), la nouvelle console de Nintendo à l'époque. C'est donc un très grand pas pour Squaresoft depuis ses débuts, d'autant que l'entreprise profite du changement de console pour enrichir le jeu sur tous les plans : histoire, personnages, gameplay... Deuxièmement, c'est sur un plan international que l'on doit visionner la commercialisation de FF4, puisque le jeu, sorti aux Etats-Unis sous le nom de FF2 (car second FF à sortir sur ce continent), y rencontra un succès majeur et de par cette ampleur, il immortalisa enfin les marques de la saga en dehors du Japon. Cette seconde avancée prise par Squaresoft fut plus fructueuse que la première, il n'en reste pas moins que c'est un second pas et, de ce fait, Final Fantasy IV restera pour toujours le second Final Fantasy des USA. La réponse à la question de départ est donc oui, FF4 est le deuxième tournant de la saga, de même qu'il demeure l'un de ses générateurs essentiels. Une historique de fou Final Fantasy IV pourrait être comparé à la grande fresque historique du monde enseignée à l'école. Son histoire déborde de dates-clé qui retrace toute son existence depuis sa sortie au Japon sur SNES, c'est pourquoi ce paragraphe sera établi comme un cours d'histoire classique. Prenez note !
La date de sortie du remake DS en Amérique et en Europe étant inconnue à l'heure où ces lignes sont écrites, nous nous en arrêterons là. Mais force est de constater, en face de cette longue liste, que Final Fantasy IV a traversé le temps et l'espace d'une manière exemplaire, et que Square tient beaucoup à ce volet de la série. Pourquoi donc tant d'attaches pour un jeu aussi dissimulé dans l'ombre de FF7 et compagnie ? Sans doute car Square tient à ce que FF4 soit aussi populaire qu'il le mérite... et pour le blé qu'il engendre, aussi...
L'équipe s'agrandit A partir de maintenant, il sera plutôt difficile d'énumérer tout le staff du jeu, c'est pourquoi mieux vaut en retenir l'essentiel : ce sont toujours Hironobu Sakaguchi à la réalisation et Nobuo Uematsu à la musique. Annotons aussi Yoshitaka Amano au design des personnages. A savoir que Nasir Gebelli n'est plus à la programmation, une bonne nouvelle pour Uematsu puisque les deux hommes ne partageaient pas le même point de vue sur l'importance de la musique dans les jeux vidéo... Le goût du RPG culte Aujourd'hui, le principal ingrédient du succès pour un RPG, c'est son scénario. Final Fantasy IV peut se vanter d'en posséder un, et surtout d'en avoir un en béton ; surtout pour l'époque, où l'émotion provoquée par un décès ou la profondeur psychologique des personnages ne primaient pas (encore) sur le gameplay. Les graphismes n'exploitent que peu le potentiel de la SNES, et pourtant l'évolution avec FF3 reste majeure. Parmi les principales nouveautés, observons l'écran de combat enfin doté d'un arrière-plan, le décor dépend de l'endroit où l'affrontement a lieu. Le mode 7 de la console est d'ailleurs employé pour l'arrière-plan du combat final, affichant ainsi une image ahurissante ! Les sprites des persos se veulent plus expressifs, tandis que les monstres paraissent moins laids qu'avant... (mais toujours aussi repoussants !) Un héros éternellement fascinant Amano peut se féliciter de son travail, FF4 jouissant de personnages hauts en couleurs. Kain a provoqué l'hystérie tandis que Rosa a fait battre le coeur des joueurs. La beauté sauvage de Rydia n'a rien à envier au visage chaleureux d'Edward, alors que le look intrépide d'Edge rivalise avec le sourire ravageur de Cid. Mais s'il y a bien un personnage qui devance tous ceux-là, c'est bien Cécil, le héros. Il est peut-être la plus grande réussite de Yoshitaka. Son apparence est d'autant fascinante qu'il respecte parfaitement l'évolution du personnage, passant donc du visage masqué du noir des ténèbres à la blancheur immaculée de la lumière, s'imprimant majestueusement sur son visage et sur son corps. La transformation vestimentaire a su faire la distinction entre ces deux oppositions tout en respectant la nécessité qui veut que Cécil demeure chevalier, soit vêtu d'une armure. Le paladin ne se veut pas seulement impressionnant par son design, il est intégré au sein d'une histoire captivante et devient en conséquence captivant lui-même. Son passé est aussi sombre que son armure mais sa mutation en chevalier de lumière éclairera simultanément les points obscurs de son histoire, ce qui vaut à cette sacralisation un intérêt tout renouvelé. Et les changements ne s'arrêtent pas là. Ce retournement de situation lui vaut aussi une réputation nouvelle auprès des PNJ (les personnages principaux tels que Rosa et Kain ne se conduiront pas différemment avec lui, sûrement car l'amour et l'amitié ont déjà perçu la grandeur d'âme de Cécil, valeur qu'il a toujours eue en lui), et plus encore cette nouvelle identité interviendra dans l'évolution de l'histoire dans ses instants les plus décisifs. Il était évident qu'en demeurant chevalier noir, Cécil n'aurait pas eu autant de portes ouvertes qu'en paladin, le statut de chevalier de lumière lui conférant un pouvoir nécessaire à la délivrance du monde. Le rachat auprès de ses victimes passées est relégué au second plan dans l'histoire, mais nul doute que la rédemption fait partie de ces portes nouvellement ouvertes. Mais le plus persistant pour l'intérêt de Cécil reste dans la magnificence de son identité qui se mesure enfin à l'innocence et à la pureté de son âme. Cécil, ou l'art de ne laisser plus personne se fier aux apparences... FF4, un jeu qui vous veut du bien Comme dit dans l'historique, Final Fantasy IV se décline en différentes versions où les graphismes seuls ne font plus seulement la différence. Des modifications en tout genre se sont glissées au sein du jeu pour des raisons de jouabilité, mais aussi des corrections imposées dans le cadre de la législation. L'Amérique, plus paranoïaque que jamais, est à l'origine de ces ajustements parfois contestables. - Autres corrections : Cette même version n'a pas seulement allégé la difficulté et la complexité du jeu, elle a également modifié certaines scènes en vue de répondre à une certaine moralité. Par exemple, la scène où les Ailes Rouges pillent le Cristal de Mysidia fait intervenir des phases de dialogue en version Easy, alors que le jeu original ne soutenait aucune communication, laissant alors la scène meurtrière se dérouler dans un parfait climat d'injustice. Cette intervention avait pour but d'éviter l'effet de violence gratuite auprès des jeunes joueurs (c'est dire si l'histoire de FF4 est pleine de sens !). Mais c'est la version US du jeu qui imposera le plus de censures, condamnant alors tout ce qui touche à la violence, à la mort et au sexe. Le sort Holy (Sacré) porte un nom évoquant la religion chrétienne : le sort sera alors renommé White (Blanc). La présence du magasine pornographique dans la salle des développeurs entraînera carrément la disparition de la fameuse pièce. La faux qui menace Rosa dans la tour de Zot disparaîtra au profit d'une simple boule de métal (religieusement, la faux symbolise la mort). Tout texte et dialogue se rapportant à la mort (tel que le suicide ou le sacrifice) abordera ce thème d'une manière amoindrie. On en vient à se demander comment FF4 a pu sortir aux Etats-Unis... Que ces modifications vous ont indigné ou non, vous pouvez dormir sur vos deux oreilles : toutes les versions sorties à ce jour en Europe (PSX et GBA) sont directement reprises de la version Hard, donc sans aucune censure ni facilitation sous quelque forme que ce soit. Nous jouons à Final Fantasy IV tel que Squaresoft l'a conçu en 1991. Soulagé ? La rallonge du plaisir Maintenant que les perturbations ajoutées par nos amis japonais (et surtout américains) ont été ratissées au peigne fin, délectons-nous de l'effet inverse, c'est-à-dire les ajouts qui améliorent VRAIMENT le jeu. Apportés par des remakes et des portages s'étendant de 1997 à 2007, tantôt anecdotiques, tantôt jouissifs, ils permettent à Final Fantasy IV de se renouveler et de ne pas prendre une ride au fil des années. Vu au 1er degré, la situation peut paraître désespérée s'il l'on pense que Square estime que l'un de ses jeux fétiches risquent de vieillir s'il ne le rebooste pas continuellement, mais nul doute que chacun de ses remakes est toujours un bénéfice. La suite dans l'ombre Final Fantasy IV The After repose sur les acquis de son prédécesseur. Cette suite sur téléphone portable, inédite au Japon, met en scène Céodore, le fils de Cécil et de Rosa. Le jeu se décompose en chapitres progressivement téléchargeables, tout naturellement payants. Le manque de médiatisation de ce jeu pourtant disponible depuis le 18 février 2008 marque une vile barrière entre nous autres, européens, et les heureux possesseurs de cette suite siégeant au pays du soleil levant, ce qui amaigrit le filtrage des infos. Mais au fond, est-ce si important ? L'art de la mélodie Les musiques de Final Fantasy IV marquent un second palier dans la fantastique saga musicale de Final Fantasy. Et ce pour plusieurs raisons : Nobuo Uematsu est toujours fermement décidé à composer des mélodies plus que des musiques d'ambiance, mais le style de composition diverge de celui opéré pour les trois épisodes de la NES. Est-ce du au changement de console ou à un Uematsu qui évolue ? Les mélodies de FF4 se voulant plus matures, il est tout aussi possible que ce soit le jeu qui ait imposé une ambiance plus consistante, le scénario du jeu étant très développé, et surtout plus sombre qu'auparavant. Quelqu'en soient les raisons, Uematsu n'a pas raté le coche en composant Final Fantasy IV Original Sound Version. Sorti le 14 juin 1991, l'OSV comprend 44 pistes (autant que FF3 OSV) et ne s'étend que sur un CD audio. A l'écoute de celui-ci, on ressent la douloureuse erreur d'avoir enregistré ces 44 musiques sur un seul CD, et pour cause : elles sont toutes beaucoup trop courtes. A peine profite t-on d'une des innombrables mélodies du jeu que la piste s'achève déjà, et l'on passe d'emblée sur l'autre ! Bien pire encore, la première piste, qui n'est autre que The prelude, est incomplète ! La piste ferme le rideau avant même que le spectacle ne se termine ! C'est franchement regrettable, surtout quand on sait que la version FF4 du prélude est tout particulièrement magique. En effet, parmi les qualités recensées de FF4 OSV, on constate l'ampleur des sonorités employées et leur capacité à envelopper l'auditeur, le charme des mélodies faisant le reste. Dans la même veine, la musique des donjons Into the Darkness ne finira pas de vous émerveiller ! Main Theme of Final Fantasy IV, toujours écoutable depuis la carte du monde, est assurément un des plus beaux thèmes principaux de la série. Golbeza Clad in the Dark rentre dans un style étrange et lui rend un grand honneur. L'Epilogue long de douze minutes en fin d'OSV a aussi le goût d'accrocher l'auditeur jusqu'à ses plus fougueux passages. La palme d'or revient au Theme of Love, thème emblématique du jeu, et à Troian Beauty, la musique d'un des six royaumes du jeu, qui repoussent les limites de la beauté. Le 5 septembre 1991, un album portant bien son nom, FF4 Minimum Album, vient seconder l'OSV d'origine en faisant découvrir aux joueurs trois musiques non présentes dans le jeu. Sea of Silence sort du lot, cette musique aux vertus apaisantes est tout particulièrement envoûtante. Trois remix densifient le contenu de cet album (qui passe pour un single). Ces six pistes sont repérables sur l'excellente compilation F.F. Mix, sortie en 1994. Le 28 octobre 1991, sort un album d'arrangement exceptionnel : Final Fantasy IV Celtic Moon. Il s'agit d'un regroupement de quinze musiques de FF4 arrangées à la sauce celtique. Par ailleurs, toutes les musiques sont jouées et arrangées par des irlandais ! Si certains morceaux se limitent à une interprétation excessivement classique, d'autres sont tout simplement merveilleux. The Prelude, Troian Beauty et Melody of Lute sont les principales réussites et toutes ne vous manqueront pas de vous mettre la larme à l'oeil ! Le 21 avril 1992 est une date marquant le début d'une longue série d'albums arrangés appelée Piano Collections. Final Fantasy IV Piano Collections compile, comme son nom l'indique, des musiques entièrement au piano. Shirou Satou en est le principal intervenant puisqu'il a arrangé lui-même les musiques de FF4, au nombre de 13, mais Toshiyuki Mori contribue également au projet, étant le pianiste attitré de ce premier Piano Collections. Ce qui a résulté du travail de ces trois hommes peut en premier lieu être critiquable car la plupart des pistes sont physiquement très basiques. Le Prologue se joue avec un seul doigt ! Mais certains résultats sont inversement très surprenants, notamment The Battle, un frugal medley des quatre thèmes de combat du jeu, ou The Prelude, plus émouvant que d'habitude. Dans l'ensemble, ce premier épisode d'une longue liste trace un chemin qui, espérons-le, sera aussi long que celui de la série des Final Fantasy. L'épisode DS de FF4 sera l'occasion d'un nouvel album, en parallèle avec FF3 DS et son OST respectif. Sorti le 30 janvier 2008, Final Fantasy IV DS Original Soundtrack est avant tout une excellente initiative car réparti sur 2 CD ! Fini donc les musiques à 40 secondes, l'heure de les apprécier pleinement est enfin arrivée ! Malheureusement, un trop lourd défaut surplombe malencontreusement l'heureuse nouvelle : la majorité des musiques ont perdu de leur puissance, leur envergure et parfois même de leur charisme. La DS n'aurait-elle pas su imiter les capacités sonores de son ancêtre ? Où sont-ce Junya Nanako (qui a contribué à FF10 OST) et Kenichiro Fukui (membre des Blacks Mages) qui ont survolé leur tâche plutôt que de la prendre au sérieux ? Le Final Battle, à titre d'exemple, n'est pas aussi imposante que sa version d'antan, Golbeza Clad in the Dark a perdu tout son charisme et Troian Beauty n'a plus une mélodie aussi percutante qu'autrefois. The Red Wings a quant à lui perdu tout ce qui le caractérisait un thème majestueux et puissant. Comme tout bon album musical, certaines oeuvres compensent avec les plus démunies, à commencer par le Theme of Love, entièrement revue. Le Main Theme ressort plus attachant dans sa nouvelle mouture, ou Rydia, arrangé avec autant d'attention que le Theme of Love. Big Land of the Dwarves et le Prologue sont aussi jouissifs qu'avant. L'occasion a aussi permis l'ajout de deux nouveaux morceaux : l'Opening Movie (musique de la cinématique d'ouverture) et Tsuki No Akari (Theme of Love chanté par Egumi Ida). Dommage que les albums touchant à la musique de Final Fantasy IV n'aient pas toujours correspondu avec nos attentes, car celle-ci s'affiche comme parmi les plus exploitables de la série. Mais il y a un fait qui ne changera jamais, malgré les échecs et les déceptions : la musique de FF4 est fantastique ! La logique aurait voulu que les trois premiers Final Fantasy suivent le même chemin, mais le destin en a voulu autrement. C'est Final Fantasy IV qui parcourra le temps à côté de FF1 et FF2, avec un total de quatre remakes dont trois sur les mêmes supports : la PSX, la Wonderswan puis la GBA. Seuls les derniers remakes les sépareront, FF1 et FF2 étant dirigés sur la PSP, tandis que FF4 s'installe sur le double écran de la Nintendo DS. Voici le bilan d'un parcours riche en couleurs :
Conclusion Comme tout bon artiste ou produit commercial populaire, Final Fantasy IV a connu des hauts et des bas, et l'on regrette amèrement une situation aussi instable alors que FF4 a tout pour plaire. Son scénario brille par ses rebondissements et son originalité, ses personnages attachants tournant autour d'un héros définitivement génial, ses mélodies inoubliables, son gameplay aussi simple que prenant, sa durée de vie honorable, forçant même le passage grâce aux excellentes ruines lunaires de l'édition GBA. Final Fantasy IV est un jeu parfait pour son genre et pour son époque, mais aujourd'hui jaillit encore les étincelles de son concept général diablement efficace. |