Square Enix traverse une sale passe, et la publication des mauvais résultats de la société semble provoquer des remous aux conséquences critiques. Si la démission de Yoichi Wada sonne le glas d'une époque de tergiversations et d'adaptation fébrile à l'ère next gen, on s'attendait moins en revanche au licenciement précipité d'une vingtaine d'employés de la branche US. Une coupe franche qui pourrait, par effet de ricochet, atteindre nos latitudes face à la nécessité absolue de réduire les frais incompressibles de la société.
Yosuke Matsuda, qui reprendra les manettes de SE en juin, a tenu à s'exprimer officiellement pour la première fois : "Je prévois de revoir toutes les obligations, le business, et les actifs de Square Enix, afin d'atteindre un budget à l'équilibre. En raison d'un changement radical du marché, je veux analyser ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas dans notre entreprise, puis mobiliser toutes nos ressources dans ce qui a fait notre succès et complètement évincer ce qui ne fonctionne pas ".
Entre les lignes, on comprend que l'homme n'hésitera pas à prendre toutes les décisions nécessaires pour améliorer la situation de la firme aux Chocobos, et à reconsidérer le positionnement et les priorités de SquareEnix dans le monde.
Les langues finissent par se délier, et SE ne cache plus sa déception face aux résultats pourtant honorables de Tomb Raider, Sleeping Dogs, ou Hitman. Différents analystes sont notamment revenus sur les coûts de production de Tomb Raider, un reboot réussi, salué unanimement par la critique, et qui aurait demandé un investissement étourdissant. En conséquence, SE aurait tablé sur une projection trop gourmande, et oscille entre communiqués dithyrambiques vantant la première place de Tomb Raider dans les charts du monde entier, et déclarations laconiques sur ses propres projections. Une situation ubuesque, symptomatique d'un média touché de plein fouet par cette fameuse "crise", et où seules quelques productions AAA parviennent à atteindre la rentabilité et à renflouer les caisses de leur éditeur.
Du reste, SE est soumis à un véritable examen de conscience, et devra vraisemblablement faire le point sur les résultats de sa branche japonaise, dont les itérations et la communication chaotique ont sérieusement entaché ses licences les plus lucratives. SE espérait tenir avec Fabula Nova Crystallis un projet d'envergure, lucratif pour ses investisseurs, et excitant pour les joueurs, mais la réalité est autrement moins glorieuse. En 2013, Type-0 est resté bloqué sur l'archipel malgré les appels désespérés de fans en colère, FF XIII s'est transformé en une trilogie décriée, et Versus XIII joue l'arlésienne. Dans un autre genre, FF XIV s'est raté dès son lancement, contraignant SE a reprendre le projet depuis le début et à offrir une version 2.0 plus satisfaisante pour ne pas trop abîmer l'appellation "Final Fantasy".
Square-Enix est sur tous les fronts, mais les résultats commerciaux se sont montrés particulièrement décevants ces derniers temps...
Dragon Quest s'est essayé de son côté au modèle MMO avec un dixième opus aux résultats décevants. Le titre a été réédité sur Wii U la semaine dernière, et les premiers résultats (à peine 33 000 ventes en une semaine) sont particulièrement inquiétants pour une licence au succès pourtant jamais démenti.
Il reste évidement d'autres signes plus encourageants, et SE voit son audace auréolée de succès quand elle décide de développer le remake de Draque VII sur 3DS, écoulant alors sans mal plus d'un million de cartouches sur l'archipel exclusivement. Aussi, en rehaussant d'une délicieuse HD les version Internional de FF X et FF X-2, on s'attend à un succès considérable dans le monde entier...
L'avenir de SquareEnix va se jouer très prochainement, et l'on attend avec impatience le prochain E3, où l'avenir de Final Fantasy devrait enfin se dévoiler au grand jour. La fin d'année devrait être plus douce avec la commercialisation de Lightning Returns, FF X / FF X-2, KH 1.5, FF XIV 2,0, un retour aux fondamentaux qui devrait rétablir une situation économique délicate mais pas insurmontable. Quelles sont vos attentes et vos espoirs pour vos licences préférées ? Qu'attendez-vous vraiment de SE aujourd'hui, n'hésitez pas à vous exprimer !
Ma réflexion sur les récentes annonces de Square Enix :
1) Eidos bouc émissaire du groupe.
C'est quand même assez sidérant que des jeux comme Hitman ou le dernier Tomb Raider soient montrés ainsi du doigt dans les résultats désastreux de la société Square Enix, Je veux bien qu'ils aient coûté de l'argent à produire mais ils ont eu quand même de très bonnes ventes (3.5 millions d'unités vendus en seulement deux semaines pour le dernier Tomb Raider et Hitman a fait de bonnes ventes également) alors quand il y a un succès critique et de bonnes ventes, je vois pas bien ce qu'on peut vouloir de plus. On dit les résultats décevants, mais quand le dernier Hitman (celui avant Blood Money) s'est vendu à 2.1 Millions d'exemplaires, comment pouvaient ils espérer en vendre le double comme ils l'ont déclaré ?? Qu'on espère faire mieux, c'est compréhensible mais quand on place son argent comme on ferait un All In au poker, c'est pas ce qu'on peut appeler une stratégie prudente.
J'ai entendu des chiffres de production complètement débiles qui mettraient ces productions à des coûts avoisinant les 100 millions de dollars par projet, déjà ça me semble juste grotesque étant donné que c'est le coût de développement du jeu vidéo le plus couteux de l'histoire (pour le MMO Star Wars qui cumule licence hors de prix et genre particulièrement chère à produire).
Ou alors ils englobent le coût de rachat de Eidos dans les coûts de production mais ce serait un peu débile. De toute façon, après un excellent Deus Ex, Eidos a livré un très bon Tomb Raider et un bon Hitman, quand le succès critique est là ainsi que les ventes, je vois pas bien ce qu'on pourrait attendre de plus et s'ils espéraient mieux au regard de leurs investissements, c'est qu'ils ont fait des investissements inconsidérés, mais franchement voir la seule boite qui fait encore de bons jeux chez Square Enix se faire tirer à boulet rouge quand tout le reste du groupe cumule jeux moyens et stratégie commerciale débile, moi ça me fait vraiment grincer des dents et je plains les développeurs d'EIdos qui ont si durement travaillé pour s'entendre dire qu'ils sont le principal motif de déception.
2) Localisation et stratégie du groupe
Je vois qu'ils disent vouloir tenir compte de l'avis des joueurs, dont acte, mais si l'avis des joueurs compte évidemment et aurait pu éviter le naufrage de FF XIV, je pense qu'il y a quand même d'autres problèmes plus graves, héritage d'une époque révolue et qui perdurent encore chez Square Enix, je veux bien sur parler du manque de considération pour le marché occidentale.
Le temps du jeu vidéo japonais maître du monde où le petit occidental attend fiévreusement que l'on daigne lui donner l'insigne honneur d'avoir le privilège de pouvoir jouer aux derniers rpg deux ans aprés le japon et avec juste une version américaine, c'est terminé. C'est fini. Le jeu vidéo a désormais plusieurs points névralgiques de production et le monde n'attend plus que le japon se décide enfin à sortir ses jeux hors de ses frontières.
Même si elle a pris du plomb dans l'aile, la série Final Fantasy conserve encore une aura particulière et la confiance des joueurs, ce qui est quand même un atout énorme. Dés lors dans le constat de l'échec financier de Square Enix, je trouve qu'il aurait été tout de même assez judicieux de remettre en question le fait de laisser à l'heure actuelle aux seuls japonais le privilège d'acheter les derniers FF sur portable (FF zero et Bravely Default), c'est d'autant plus idiot que ce sont de bons opus mais à l'heure où j'écris ces lignes, aucun d'eux n'est encore disponible en Europe alors qu'ils sont disponible sur le territoire japonais depuis plus d'un an.
Les sorties internationales c'est désormais la norme, ça leur a apporté quoi de ne pas prévoir de sortie ? Ils se retrouve avec un FF Zero qui n'a même plus de console où sortir (vu que c'était un jeu PSP) et ce ne sont pas les faibles ventes de la Vita qui vont permettre au jeu de bien s'écouler (à la limite ça ferait vendre des ps vita, mais ça ne résoud pas le problème sans parler du fossé technologique entre les deux consoles). Seul solution pour eux désormais en faire un portage 3DS mais cela entraînerait des coûts de productions supplémentaires assez faramineux (rien à voir avec le coût d'une localisation), bref voilà un jeu qui risque de trainer encore longtemps dans leurs tiroirs.
Tiroirs qui doivent être bien remplis de dépenses inutiles puisque l'arlésienne FF Versus XIII n'est toujours pas sortis et là aussi nous allons bientôt pouvoir rire en voyant qu'il va se passer comme pour FF Zero à savoir un changement de console avant que ce projet voit le jour, dés lors ils n'auront d'autre choix que de reprogrammer le jeu pour l'adapter aux nouvelles consoles ou l'abandonner dans son coin de tiroir, fermer à clef et essayer de faire oublier ce fiasco.
Toujours pour parler de dépenses inutiles, comment oublier qu'ils ont développé un MMORPG pour rien (mais non, puisqu'on vous dit que les pertes c'est à cause de EIDOS !!), un MMORPG comme FF, c'est au bas mot 30 millions de dollars de budget, si on ajoute le coût de développement inutile jusque là de FF versus XIII (et quand un jeu est développé aussi longtemps chez Square, ça sent généralement le gouffre à pognon ==> FF XII), on a quand même déjà deux énormes raisons d'avoir de mauvais résultat.
Je passerais sur le portage foireux de FF7 sur PC que j'ai acheté sans jamais réussir à y jouer et que j'ai finalement désinstaller, dépité d'avoir lâché de l'argent pour un jeu qui ne se lance même pas. Ils ont peut être réglé le problème maintenant (j'en sais rien, j'ai jamais re dl leur jeu), mais merde, quand on sort un jeu, qu'on oblige à l'acheter en demat sur leur plateforme de chie et qu'on a pour récompense un jeu qui ne dépasse pas le launcher pour cause de finition à la truelle de leur système en ligne, ça laisse quand même une image un peu désastreuse de leur professionnalisme.
Et là j'aborde même pas encore l'orientation 150 % ados émotifs des derniers Final Fantasy, le game-design ultra dirigiste, et finalement l'échec à faire adhérer les joueurs à ce nouveau gameplay. Non parceque tout ça, c'est pas un problème, puisque de toute façon, le problème c'est EIDOS !! On se tue à vous le dire !!
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J'ai abordé sommairement le problème FF XIII et XIII-2 car je pense que ce n'est pas la principale cause des soucis financiers de Square Enix, je tiendrais en revanche à dire que cette trilogie est symptomatique d'un studio et d'une série qui s'est perdu en cours de route.
J'ai le souvenir d'un temps où chaque opus de Final Fantasy était un événement majeur de la vie de la console qui avait le privilège de l'accueillir, une époque où chaque opus était une invitation à la découverte d'un nouvel univers dans une machinerie bien rodée qui apportait des améliorations à chaque opus mais savait conserver l'essentiel pour ne pas renier ses origines et les attentes de ses fans.
J'ai acheté FF XIII et même FF XIII-2, mais franchement la nouvelle recette orienté très grand public ne me convainc pas, je ne retrouve pas le plaisir de jeu que j'avais sur les anciens opus et par dessus tout je fais une allergie à cette nouvelle tendance de décliner chaque univers en de multiple opus, on désespère de sortir enfin de cette trilogie et passer à autrechose. D'ailleurs le troisième opus annoncé n'a pour l'instant pas tellement convaincu ceux qui ont eu l'occasion de l'essayer, et même s'ils arrivent à proposer une variation intéressante, celui qui n'aura pas aimé l'esprit ou l'univers du treizième opus, n'aura toujours pas de raison d'acheter ce FF XIII-3.
D'ailleurs ce qui me fait toujours rigoler c'est de voir qu'ils étaient capable de sortir FF VII, VIII, IX et X en seulement 5 ans d'intervalle, là ou aujourd'hui ils faut attendre trois ans entre FF XIII et FF XIII-2 qui possèdent les même univers. Je veux bien que les coûts aient augmenté pour chaque production, mais y a peut être quand même beaucoup de temps et d'argent de gâché pour rien.
Là où ça me fait dire que cette société se prépare un avenir bien sombre, c'est que les dirigeants de Square Enix sont les même qui ont dirigé les échecs jrpg depuis dix ans et sont encore aujourd'hui incapable de reconnaître l'énorme responsabilité de leurs équipes dans la situation actuelle de l'entreprise, le licenciement dans les studios europpéens et la remise en cause de ces derniers quand ils sont pas fichus de sortir un rpg marquant depuis dix ans, c'est assez énorme, je vois rarement une telle hypocrisie et un tel manque de discernement dans le jeu vidéo.